Introduction
Clair Obscur: Expedition 33 nous plonge dans un monde façonné par la mystérieuse Peintresse, une entité maléfique responsable du « Gommage » qui détruit progressivement la réalité. Dans la peau de Gustave et de ses compagnons formant la 33ème expédition, vous êtes chargés d’accomplir ce que les précédentes missions ont échoué à faire : mettre fin au règne de la Peintresse et sauver ce qu’il reste du monde.
Dès les premières minutes, le jeu impose son identité visuelle unique, mêlant couleurs vives et zones effacées rappelant des coups de pinceaux. Cette esthétique n’est pas qu’un simple habillage, elle fait partie intégrante de l’univers et des mécaniques de jeu. En traversant différents biomes aux atmosphères radicalement distinctes, le joueur ressent immédiatement ce sentiment de découverte et d’émerveillement que seuls les grands RPG parviennent à susciter.
Histoire
L’univers de Clair Obscur est profondément original, s’inspirant subtilement d’œuvres comme « La Horde du Contrevent » d’Alain Damasio sans jamais tomber dans la simple imitation. Le récit s’articule autour de cette notion d’expéditions successives, chacune allant un peu plus loin que la précédente, créant ainsi un sentiment d’héritage et de responsabilité pour notre groupe de héros.
L’écriture du scénario constitue l’une des plus grandes surprises du jeu. Si les premières heures installent efficacement l’univers et les personnages, c’est véritablement à partir de la fin du premier acte que la narration prend une ampleur inattendue. Sans divulguer d’éléments importants, certains moments narratifs comptent parmi les plus marquants de ces dernières années dans le jeu vidéo, notamment grâce à une mise en scène magistrale lors des séquences en noir et blanc.
Le jeu trouve un équilibre parfait entre gravité et légèreté, alternant moments dramatiques et interactions humoristiques entre les personnages. Ces derniers bénéficient d’un développement remarquable, chacun disposant d’une personnalité bien définie et d’une évolution cohérente au fil de l’aventure. Les discussions optionnelles au campement permettent d’approfondir leurs histoires et même de développer des romances, bien que cet aspect reste assez basique dans sa mise en œuvre.
Gameplay
Le système de combat représente sans doute la plus grande réussite de Clair Obscur. Sandfall Interactive a créé un système au tour par tour dynamisé par des mécaniques d’action, rappelant des titres comme Persona mais avec une dimension rythmique supplémentaire. Les affrontements commencent lorsque vous croisez des ennemis visibles dans l’environnement, permettant même d’obtenir un avantage en les frappant avant l’engagement.
Une fois en combat, le jeu dévoile toute sa profondeur tactique. Chaque personnage dispose de caractéristiques uniques et d’un style de combat différent, créant d’innombrables possibilités de synergies. L’élément qui élève véritablement le gameplay est le système de parade et d’esquive en temps réel : réussir une parade octroie un point d’action supplémentaire, tandis qu’une série de parades permet de déclencher un puissant contre-attaque. Cette mécanique crée une boucle de gameplay particulièrement gratifiante, où chaque combat devient un défi stimulant.
Le système de progression repose sur les « Pictos » et les « Luminas », permettant une personnalisation poussée de chaque personnage. Les armes gagnent en puissance au fil de l’aventure, bien que le mécanisme d’évolution manque parfois de transparence. L’exploration du monde est encouragée par la présence de boss optionnels, d’équipements uniques et de compétences spéciales à découvrir.
Si la structure générale reste assez linéaire, avec des zones se déroulant comme de longs couloirs ponctués de défis, le jeu propose suffisamment de chemins alternatifs et de secrets pour satisfaire les joueurs les plus curieux. L’accès à une carte du monde plus ouverte au fil de l’aventure et l’acquisition de nouvelles capacités de déplacement pour Esquie offrent également un sentiment d’expansion progressive qui compense largement cette linéarité.
Graphismes
Visuellement, Clair Obscur: Expedition 33 s’impose comme une véritable prouesse artistique. Le jeu développe un style unique où l’art pictural se mêle aux technologies modernes pour créer des paysages à couper le souffle. Chaque biome possède sa propre identité visuelle, avec des jeux d’ombre et de lumière particulièrement réussis qui justifient pleinement le titre du jeu.
Les animations des personnages et des ennemis sont fluides et expressives, bien que certaines interactions hors des cinématiques principales puissent paraître un peu mécaniques. Les effets visuels lors des combats sont spectaculaires sans jamais nuire à la lisibilité de l’action, un équilibre difficile à atteindre.
La bande sonore, composée par Lorien Testard et interprétée par Alice Duport-Percier, accompagne parfaitement l’aventure, renforçant l’impact émotionnel des moments clés et contribuant à l’immersion générale. Les performances vocales sont généralement convaincantes, malgré quelques problèmes de synchronisation labiale.
Notes des joueurs
Avis des joueurs
Fierté nationale et plaisir de jeu
Quelle fierté de voir un studio français créer une telle pépite ! Le système de combat avec les parades qui donnent des points d’action supplémentaires est addictif. L’histoire et les personnages sont mémorables. Je retire une étoile pour les problèmes de synchronisation labiale et quelques zones trop guidées.
L'audace française qui séduit
Une très belle surprise de ce studio montpelliérain ! L’univers inspiré par « La Horde du Contrevent » est fascinant et les personnages attachants. Seuls bémols : la structure un peu trop linéaire et les romances qui manquent de profondeur. La bande sonore est exceptionnelle.
Une œuvre d'art interactive sans précédent
Direction artistique à couper le souffle ! Le mélange entre coups de pinceau et zones effacées crée une ambiance unique. Le système de combat avec ses parades en temps réel est incroyablement satisfaisant. L’histoire m’a profondément touché, surtout les séquences en noir et blanc. Un chef-d’œuvre français qui n’a rien à envier aux grandes productions.